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L’énergie électrique est une « marchandise » qu’il faut mesurer* et enregistrer en permanence pour la facturer. Le comptage  apparait, au début des années 1880, dès la distribution de l’électricité. Le premier compteur, pour le courant alternatif, est conçu en 1889. En plus des comptages des clients industriels et domestiques, il y a eu, jusqu’à la création d’EDF, en 1946, des comptages de facturation sur les ouvrages d’interconnexion entre les nombreuses sociétés d’électricité. Comme le dit un ancien  « il y avait plus de personnel qui s’occupait des comptages que des protections ; le comptage c’est important : c’est ce qui fait rentrer l’argent !». Après la nationalisation il subsiste des comptages internes, utilisés essentiellement à des fins statistiques, qui sont relevés ponctuellement et peu maintenus.
Les comptages de facturation, des « clients nationaux »,  alimentés par le réseau de transport, sont généralement constitués :
 – de trois compteurs actifs monophasés pour la facturation de l’énergie active ;
 – d’un compteur triphasé triple tarif pour sa répartition dans les trois postes tarifaires : nuit, pointe, jour ;
 – d’un compteur triphasé double tarif : nuit et jour, pour la facturation de l’énergie réactive ;
 – d’un enregistreur de puissance moyenne 10 mn, pour la facturation des dépassements de la puissance souscrite ;
 – d’un commutateur horaire (horloge) pour le pilotage des changements de tarifs.
Ils sont normalement relevés une fois par mois.
Ils sont vérifiés régulièrement, en général une fois par an, quelquefois contradictoirement avec le client.

En 1984 est mis en place un nouveau palier permettant de gérer des tarifs saisonniers et  d’automatiser le traitement des données de comptage. Ce palier est déployé pour les clients industriels.
Afin de pratiquer une gestion tarifaire en « temps réel », le « comptage 90 » est installé à partir de 1987. Il associe, à partir de 1990, un « contrôleur local », chez le client et un « calculateur de gestion des comptages » au siège des dispatchings régionaux, qui dialoguent via le réseau téléphonique commuté. Au milieu des années 1990, environ 630 clients en seront équipés.
En 1992 débute le déploiement des « enregistreurs de puissance télérelevables » (EPT) dans les postes sources de la distribution.
L’application, à partir du 19 février 1999, de la directive européenne, sur l’ouverture du marché de l’électricité, nécessite la connaissance quotidienne, par  le Gestionnaire du réseau de transport (GRT), des énergies effectivement produites et livrées sur le réseau de transport. Cela amène à lancer le projet TEP : installation de comptages sur tous les sites de production afin de télérelever toutes les énergies produites. Ces comptages qui mesurent l’énergie active et réactive dans chaque sens (4 quadrants), comportent un compteur principal et un compteur dit redondant, une horloge RH 2002 pour la synchronisation des relevés, des modems pour la télérelève automatique effectuée chaque nuit par le réseau téléphonique commuté (RTC) et un bornier client (800 points de comptage seront équipés en 8 mois).
Le palier 2000 : la télérelève des énergies consommées, sera lancée à la suite, il consistera à renouveler plus de 8000 points de comptages (postes sources, ERDF et clients), en les équipant de deux compteurs télérelevables : un de référence, un dit redondant, synchronisés par une horloge.
La « boucle est bouclée », les comptages retrouvent une situation assez semblable à celle d’avant la nationalisation, avec, sur le réseau de transport, des  comptages de facturation sur les lignes d’interconnexion avec les pays voisins.
La précision des compteurs est déterminée par ce que l’on appelle : la classe de précision, c’est-à-dire le pourcentage d’erreur maximum à des grandeurs de référence. Les compteurs électromécaniques de facturation des clients industriels, étaient généralement de classe 1** (1 % d’erreur maximale aux grandeurs de référence). Les compteurs électroniques, dits statiques, et surtout numériques sont plus précis jusqu’à moins de 0.2 % d’erreur maximum.
Jusqu’au milieu des années 1980, La technologie est électromécaniques, à induction pour les compteurs, puis électronique analogique dit « statique » et pour finir numérique.

* L’unité d’énergie est le Joule, mais pour mesurer l’énergie électrique on utilise le KWh (1 joule = 1watt/s, 1 kWh = 1 kW pendant 1 h, soit 3600000 J).
** Il y en a eu de classe 0,5.

 

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